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Le rapport au temps dans le digital learning.

Digital Learning

Tempus fugit, disaient les anciens. Le digital modifie considérablement le rapport au temps, notamment au temps d’apprentissage qui se complexifie. Cette complexité est due en partie à la porosité des contextes et espaces de consommation du digital Learning. Il existe d’ailleurs un acronyme anglais (encore un) qui peut sembler assez barbare, mais qui a le mérite de bien résumer cet état des faits : ATAWAD, signifiant : Any Time, Any Where, Any Device

Il est intéressant de noter que le temps, bien que finalement donnée abstraite, soit devenue critère primordial, assez en tout cas pour désigner une façon d’apprendre : ‘Rapid Learning’. Assez également pour que l’on assiste à la multiplication de termes dérivés ‘Micro Learning’, ‘Nano Learning’ ou même ‘Nuggets Learning’ (véridique). Autant de sous catégories qui indiquent assez clairement qu’il faut s’orienter sur des formats courts.

Ces différentes catégories de digital Learning ont un point commun, elles se consomment surtout sur mobile. Le format court est donc plus que préconisé puisque, l’attention du stagiaire peut être à tout moment interrompue par d’autres distractions extérieures, ou par des notifications push d’applications. A cela s’ajoute des raisons plus pragmatiques : la multiplication de ressources et/ou l’utilisation de ressources trop volumineuses aura un impact sur le temps de téléchargement, temps ô combien précieux quand on sait qu’une grande partie des stagiaires consomment ces apprentissages sur mobile pendant leurs trajets en transports en commun.

Autres éléments à considérer : ces dispositifs sont peut-être courts mais ils se doivent de s’inscrire sur le long terme. En effet, il est compliqué d’expliquer correctement et en profondeur un sujet relativement complexe avec des modules qui ne font que quelques minutes. Il s’agit donc de les multiplier et de les proposer à l’apprenant de façon régulière, afin de consolider les acquis. Si votre formation doit être donnée efficacement et rapidement (comprendre : dans un laps de temps limité) ce choix de format ne sera peut-être pas le meilleur…

Néanmoins, nous allons le voir, tous les dispositifs digital Learning ne sont pas sur le même modèle, et donc sur le même rapport au temps.

Prenons par exemple le MOOC qui est probablement la forme d’apprentissage numérique la plus exigeante sur le plan temporel. Un MOOC demande en moyenne jusqu’à 6 heures par semaine, et ce, sur plusieurs semaines, entre les visioconférences, les activités, les échanges avec les autres stagiaires et formateurs… Les critiques les plus récurrentes à propos des MOOCs ont trait à son faible taux de complétion, du moins en ce qui concerne surtout les MOOCs non certifiants. Oui, certains apprenants ne vont pas jusqu’au bout du MOOC car ils se sont par exemple rendus compte que seul le programme des deux premières semaines les intéressait. De cette façon, la contrainte temporelle est dépassée par les apprenants qui ajustent leurs plages horaires en fonction de ces cours à la carte qu’ils ont choisi de suivre.

Autre exemple, à moindre échelle : une simple formation en digital Learning. Dans ce cas-là on peut d’ores et déjà distinguer le temps officiel, concret de l’apprenant  et son temps réel. Dans ce temps réel, il faut par exemple prendre en compte  le temps que mettra le stagiaire a bien se repérer sur la plateforme. Pour les éditeurs, il est donc primordial de bien penser dès le départ leur ergonomie. Il faut également prendre en compte le temps que le stagiaire aura passé à interagir avec ses pairs : soit de façon synchrone avec les tchats, soit de façon asynchrone avec les forums. Il faut aussi admettre que le temps de connexion de certains stagiaires ne sera peut-être pas équivalent à son temps d’apprentissage, car après tout, il peut tout à fait mettre en route une vidéo sans pour autant la suivre attentivement…

On peut également évoquer les éléments de gamification (que l’on retrouve bien évidemment dans les serious games mais parfois dans de petites activités au sein de formations ) qui peuvent  jouer de cette contrainte temporelle, et en faire un enjeu de motivation.

Alors oui, le temps reste et restera une contrainte, complexe car finalement très variable selon le type de format digital Learning mis en place. Se pose en fait une question : le temps est-il le meilleur critère pour définir la compréhension d’un apprentissage numérique ?

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